EY accélère sur le conseil en stratégie !
- Jérémy
- 6 mai
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 mai

Un nouveau cap stratégique pour EY
En pleine transformation du paysage du conseil, EY (ex-Ernst & Young) renforce significativement sa présence dans le domaine du conseil en stratégie. Déjà solidement implanté parmi les "Big Four", le cabinet affiche désormais une ambition claire : se positionner durablement comme un acteur de premier plan dans le conseil stratégique. Un virage qui s’inscrit dans une dynamique globale d’évolution du métier, où les lignes entre stratégie, transformation digitale et performance opérationnelle deviennent de plus en plus poreuses. Avec sa branche EY-Parthenon, créée en 2014 suite à l’acquisition du cabinet The Parthenon Group, EY mise sur une marque forte pour concurrencer directement les cabinets « pure players » comme McKinsey, BCG ou Bain, sans oublier les challengers comme Roland Berger ou Oliver Wyman.
EY-Parthenon : montée en puissance continue
Des recrutements massifs pour soutenir la croissance
Au cœur de cette stratégie d’accélération, EY-Parthenon connaît une croissance rapide et ciblée. Rien qu’en France, une centaine de recrutements ont été réalisés sur les 24 derniers mois, avec un accent particulier sur les profils jeunes diplômés des grandes écoles (HEC, ESSEC, Polytechnique, CentraleSupélec…), mais aussi sur des talents expérimentés issus de cabinets concurrents. La stratégie du groupe est claire : tripler les effectifs d’EY-Parthenon d’ici 5 ans, pour devenir non plus un acteur de niche intégré à une grande firme, mais un véritable pilier stratégique à part entière au sein du groupe EY.
Un positionnement hybride entre stratégie et exécution
L’un des points différenciants d’EY-Parthenon est son positionnement transversal. Plutôt que d’adopter le modèle classique d’un cabinet de stratégie déconnecté de l’opérationnel, EY mise sur l’intégration forte des expertises : stratégie, transactions, performance, transformation digitale et durabilité. Cela permet au cabinet de proposer des services end-to-end, depuis la définition de la stratégie d’entreprise jusqu’à son exécution opérationnelle, en passant par l’accompagnement au changement. Une approche qui séduit une clientèle en quête de solutions concrètes et intégrées dans un environnement en mutation rapide.
Des enjeux stratégiques multiples
Conquête de parts de marché face aux cabinets historiques
La montée en puissance d’EY-Parthenon s’accompagne d’une ambition clairement assumée : renverser les rapports de force traditionnels du conseil en stratégie. Alors que les cabinets du MBB (McKinsey, BCG, Bain) dominent depuis des décennies le segment du haut de marché, EY entend profiter des ressources de son réseau mondial et de sa capacité d’investissement pour gagner des parts de marché à l’échelle internationale. Le lancement de nouvelles offres dans les domaines de la stratégie durable, de la transition énergétique ou encore de la digitalisation est également un levier de croissance majeur. Ces thématiques stratégiques, devenues incontournables pour les grandes entreprises, ouvrent de nouvelles opportunités sur lesquelles EY entend bien capitaliser.
Réponse aux attentes d’une nouvelle génération de clients
Le client-type du conseil a changé. Plus exigeant, plus orienté action que présentation, il attend du cabinet une capacité d’innovation, de co-construction et d'exécution rapide. EY l’a bien compris et adapte ses méthodes de travail : agilité des équipes, co-design d’ateliers stratégiques, recours accru à la data, aux technologies émergentes et à l’intelligence artificielle. Cette agilité, associée à la profondeur sectorielle des équipes EY dans l’industrie, la santé, la finance ou la technologie, apporte une valeur ajoutée différenciante face aux approches parfois perçues comme trop théoriques de certains acteurs traditionnels.
Un signal fort envoyé au marché du conseil
Des mouvements stratégiques qui se multiplient
L’initiative d’EY s’inscrit dans un contexte plus large où tous les grands cabinets réévaluent leurs ambitions stratégiques. Deloitte a étoffé son offre Monitor Deloitte, PwC continue d’investir massivement dans Strategy&, tandis que KPMG cherche encore son modèle de différenciation sur ce créneau. La stratégie d’EY témoigne d’une tendance de fond : la frontière entre le conseil stratégique et le conseil opérationnel s’efface peu à peu, poussée par la complexité des enjeux clients et la nécessité de résultats visibles à court terme.
Un reflet des mutations de la profession
En s’impliquant davantage dans le conseil en stratégie, EY illustre aussi l'évolution continue du métier de consultant. La profession devient plus pluridisciplinaire, plus hybride, plus orientée résultats. Les consultants de demain doivent combiner rigueur analytique, intelligence émotionnelle et compréhension des enjeux technologiques. Cette évolution redessine les carrières dans le conseil : les jeunes diplômés visent des trajectoires plus flexibles, plus entrepreneuriales, à l’intersection de plusieurs domaines. Les cabinets qui sauront offrir ce type d'environnement attireront les meilleurs talents et les clients les plus exigeants.
Une ambition à suivre de près
Avec sa montée en puissance dans le conseil en stratégie via EY-Parthenon, EY envoie un message clair : le temps des experts cloisonnés touche à sa fin, place aux firmes capables d’orchestrer stratégie, exécution et innovation dans un même mouvement. Le succès de cette ambition dépendra de la capacité du cabinet à rester agile, à recruter les bons profils, et à maintenir cette double culture : l’excellence stratégique et la proximité opérationnelle. Dans un monde de plus en plus volatil, complexe, incertain et ambigu (le fameux VUCA), le conseil en stratégie n’est plus seulement l’apanage des “pure players”. Il devient un territoire partagé, où seuls les plus adaptables s’imposeront. EY semble avoir bien compris la leçon.




